Accéder au contenu principal

Premier Roman : Ne passez pas par la case départ

Ne passez pas par la case départ est le premier roman de Xavière Hardy - La quatrième de couverture, des extraits et des citations pour vous donner envie de découvrir son univers et ses personnages de France, Raphaël et Philippe. 

Quatrième de couverture

New York, Rome, Montréal.

Qui se cache derrière cette inconnue qui envoie des lettres du monde entier à un homme en prison?
Pourquoi Raphaël en a-t-il pris pour dix ans, refusant de livrer ses complices évaporés dans la nature avec le butin?
Quand Philippe met la main sur la première lettre, son instinct lui dicte qu’elle est liée de près à l’affaire de la Croisette. Un an plus tôt, le cambriolage d’une bijouterie de luxe fait la une des journaux. S’ensuivent des mois d’une enquête qui piétine, laissant au point mort le commissaire Philippe Chartreux et ses hommes. 
Quel est le lien avec France, cette mère courage élevant seule son enfant dans la plus grande discrétion d’une banlieue parisienne?

           France, Raphaël, Philippe.

Trois destins entrecroisés pour qui les mots auront le pouvoir de changer leurs vies. 


Extrait 1

"Raphaël n’écoutait plus. Il avait chaud malgré le temps frais. De la sueur perla dans son dos. Les larmes montèrent. Il refusait d’y croire. Comment avait-elle pu lui faire ça ? Après tout ce qu’il avait enduré pour la protéger ? Le décor se mit à tourner, d’abord doucement puis de plus en plus vite. Ses jambes se dérobèrent sous son poids. Il chuta lourdement sur le sol, sa tête rebondissant sur le goudron craquelé.

-     -     Putain, il saigne !
-     -     Appelez le maton !
Il entendit des pas se précipiter vers lui. La voix familière de Jo résonna faiblement.
-      -    Raphaël, wake-up right fucking now ! Tu ne peux pas nous laisser comme ça !
Le noir se fit. Sa dernière pensée fut pour elle."

Extrait 2


"Il lui sourit. Une fossette se dessina sur sa joue. France craqua comme à chaque fois. Il se montrait si convaincant et au fond, elle voulait naïvement y croire. Croire qu’il lui serait possible de briser le cercle infernal des petits boulots qu’elle acceptait faute de mieux. « Faites des études ! » qu’ils lui disaient. Ses parents, ses profs, la conseillère d’orientation de son lycée. « Elle est douée la gamine, elle ira loin. » Après une mention Bien au bac littéraire obtenue haut la main, elle monta à Paris et se lança la fleur au fusil dans une classe préparatoire hypokhâgne de renom. Elle ne tint pas plus de six mois. 14 heures par jour à étudier, 7 jours sur 7. La compétition d’abord larvée, puis ouverte entre les élèves. Les jeunes du 16e arrondissement qui la toisaient de haut, elle la petite provinciale, la fille de personne. Elle craqua et se rabattit sur une Licence en Lettres Modernes à la Sorbonne. Mais la vie parisienne coûtait cher et ses parents tiraient le diable par la queue. Son diplôme en poche elle se mit en quête d’un travail. On lui proposa un premier stage. 300 euros par mois. Pas même la moitié du loyer qu’elle déboursait pour son appartement. Elle chercha un autre stage. Aucune rémunération. Elle persista. Ne trouva rien qui paya les factures. Se découragea. Accepta un vrai boulot. Serveuse. Où son latin et sa culture générale ne lui seraient d’aucune utilité." 

Extrait 3


"Elle les entendit. Nathan qui gazouillait tranquillement, bien au-dessus de toute préoccupation pécuniaire. Mina qui chantonnait en faisant son ménage pendant que les bébés la suivaient du regard, les plus grands constamment pendus à sa longue robe. Mina qui avait quatre enfants à charge, un mari toujours absent qui ramenait à peine de quoi les faire vivre, qui gardait Nathan gratuitement et qui trouvait la force de l’héberger, elle. Mina qui chantonnait parce que sa vie avec un balai à la main et l’eau courante à portée de verre valait bien mieux pour elle que le coin de pays qu’elle avait quitté. Pays où elle marchait des kilomètres avec sa mère pour rapporter de l’eau et du bois. Où elle pilait le mil des heures durant en plein soleil jusqu’à s’en fendre les doigts. Où elle mangeait toujours le même plat de tô accompagné de sauce gluante. Les premiers temps, Mina restait des heures à regarder les rayons des supermarchés, fascinée par tous ces mets qu’elle aurait un jour le plaisir de goûter. Elle s’en saisissait, les tournait, les retournait, voulait tout acheter de peur qu’ils ne soient plus là le lendemain. Puis les reposait. Et le lendemain elle revenait et recommençait. Alors oui, Mina chantonnait."

Citations

"Venez avec moi et déguerpissons vite d’ici avant de mourir d’ennui ou pire de devenir comme eux ! Vous êtes trop bien pour finir un jour comme ces gens-là."

"Alors, oui elle voulait croire à leur plan, même un peu bancal. Rêver ne la jetterait pas en prison. Elle, non. Mais lui?" 


"Ils devisèrent ainsi une partie de la nuit, s’endormant de la fatigue des rois sur le point de gagner une bataille. Quitter le stress, la grisaille et la pollution pour aller chercher leur part du gâteau dans ce coin de paradis."

"Au loin le trépignement des chevaux et l’excitation des parieurs fendaient l’air. Une clameur s’éleva. Il y eut un gagnant, il y eut des perdants. Quel camp France et Raphaël rejoindraient-ils?"

"Après quelques semaines de cette cadence infernale, France avait déjà perdu trois kilos et ses illusions."

"Et alors elle se surprenait à rêver d’argent. L’argent qui vit, l’argent qui repose, l’argent qui sauve et qui va tout changer."

"Elle aussi voulait exister, briller. Elle aurait son coin de paradis et préférait qu’il soit grand plutôt que trop petit."

"Toutes les raisons sont bonnes pour te faire plaisir, surtout quand il n’y en a aucune." 

"Depuis les gradins du Colisée, je crois t’apercevoir, mon gladiateur, en train de dompter des lions à mains nues. D’un geste sûr, tu libères de leur funeste destin les esclaves jetés en pâture. La foule scande ton nom. Les pouces se lèvent. Le mien avec. Et l’empereur, magnanime, t’accorde sa grâce sous les exclamations de joie d’un public jamais rassasié. Je reste là à voir défiler les chars à ta gloire, traînés par des chevaux furieux. Mais toujours tu retournes dans ta prison."


Ces textes sont soumis aux droits d'auteur. 

© Xavière Hardy, Ne passez pas par la case départ (2020)